Présidente du Stade Poitevin omnisports durant un quart de siècle, Odile Chauvet a décidé de passer la main après avoir marqué l’univers sportif de la ville.
Après avoir marqué l’univers sportif de la ville. (Source Nouvelle République du Centre-Ouest - photo et texte)
Son discours est déjà prêt depuis quelques jours. Odile Chauvet n’a rien laissé au hasard et a mis un soin tout particulier à choisir ses mots, les bons mots, car « je veux que ça reste après ».
Durant plus de deux décennies, cette figure incontournable du sport à Poitiers en a pourtant écrit des dizaines et des dizaines. Mais celui-ci sera différent. Particulier. Unique. Car ce sera le dernier en tant que présidente du Stade Poitevin omnisports.
« Le sport et la politique c’est la même chose »
Après un quart de siècle passé à la tête de l’institution stadiste, la dirigeante a décidé de tirer sa révérence à l’occasion de l’assemblée générale de ce vendredi 15 novembre. « J’ai 78 ans. C’est tout, voilà. Il arrive un moment pour s’accorder et être en âge avec tous les dirigeants. » Même sans la responsabilité du Stade Poitevin omnisports, Odile Chauvet restera toujours l'une d'entre eux. De par ses fonctions au sein des nombreux organismes où elle siégera encore, que ce soit à l’office municipal des sports de Poitiers, la commission départementale des médaillés de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif, la Ligue Nouvelle-Aquitaine de la Fédération française des clubs omnisports pour ne citer que ceux-là. De par un sens de l’engagement qu’elle a toujours eu dans le sang. Une volonté quasi-génétique.
Odile Chauvet, présidente du Stade Poitevin omnisports, passionnée de tennis et de ski
Elle n’a d’ailleurs jamais cherché à renier l’héritage familial, de son père Louis, l’un de ses prédécesseurs au Stade Poitevin omnisports, qu’il soit sportif ou politique. Deux mondes dans lesquels cette ancienne secrétaire politique du groupe d’opposition à la mairie de Poitiers, marquée UMP puis Les Républicains, a toujours évolué. « Le sport et la politique, ou la chose publique, c’est la même chose, assure cette proche de Jean-Pierre Raffarin. Tu perds, tu gagnes. Tu prends des coups, tu en donnes. Il faut jouer finement, être malin, user de tactique et de réflexion. » En maîtrisant et en jouant avec les codes et les réseaux de ces deux univers parallèles. Pour mieux agir et décider. Surtout lors des moments compliqués comme ont pu en traverser différentes sections du Stade Poitevin omnisports depuis 1999.
« Il y a eu deux fois le football, deux fois le volley, deux fois le rugby, le hockey, le patin, se remémore Odile Chauvet, au chevet du football dès son intronisation et fière d’avoir contribué à ''sauver'' le Creps de Poitiers, alors menacé de disparition, quelques années plus tard. Il faut consulter, écouter et après trancher. Et plus les décisions sont difficiles à prendre, plus il faut être solitaire. » Quitte à ne pas plaire à tout le monde.
« Au milieu des emmerdements, il y a toujours de bons moments »
Omnipotente pour certains, dévouée pour d’autres, la dirigeante a, quoi qu’il en soit, marqué le sport poitevin. Sans jamais se cacher malgré les crises. « Mais au milieu des emmerdements, il y a toujours des bons moments », décrit-elle. Le dernier en date remonte à quelques mois quand le Stade Poitevin Football a validé son accession en National 2 après sa victoire à Montlouis. « Extraordinaire », sourit la dirigeante.
Le Stade Poitevin omnisports se porte bien
Sa longévité l’est également. Et au moment de quitter la présidence de l’omnisports, il n’y a ni regrets, ni nostalgie. « Comme j’ai une histoire sportive et politique de Poitiers, non, assure-t-elle. J’en ai vu des choses quand même. Mon père était élu, lui-même maire (de Mignaloux-Beauvoir). Je connais tout ça par cœur. Le sport c’est pareil. C’est pour ça qu’il ne faut pas trop me raconter d’histoires car je la connais. » Odile Chauvet en fait même partie.
Source : Nouvelle République du Centre-Ouest - photo et texte